SPECTACLE
Si les lettristes sont irrécupérables jusqu’à la Société paradisiaque, alors Isou est irrécupérable pour l’éternité des temps à venir.
Le mensu"el "Beaux-Arts magazine", n° 279, de septembre 2007, consacre en sa page 9, sous le titre de "Lettre morte", à la rubrique Vu par la rédaction", les lignes suivantes sur la disparition d’Isidore Isou :
« Point d’éloge funèbre au 20 heures. Point d’hommage rétrospectif en double page. A la différence d’Antonioni ou de Bergman, lui n’aura eu droit qu’à la rubrique nécro. Certes, Isidore Isou n’était pas une star. Certes, son cinéma à lui était une tentative de destruction du cinéma lui-même. Certes, il avait critiqué et injurié sans modération l’industrie culturelle et médiatique de son temps. Oui, mais il était un messie, le héraut d’une avant-garde : le Lettrisme. Subversif, révolutionnaire, il était un génial théoricien de la littérature, de l’art et de la vie. Situationniste avant la lettre, punk avant l’heure. Alors, certes, il n’aura pas fait l’actualité, mais après tout, voir sa mort annoncée entre une pub et un reportage sur la superproduction de l’été aurait peut-être été le pire des éloges funèbres. »