mercredi, janvier 08, 2020

OEUVRES DE CINEMA, CATALOGUE RAISONNE, ROLAND SABATIER

ROLAND SABATIER 
OEUVRES DE CINEMA 1963-2013
Catalogue raisonné
Préface d’Erik Bullot: Discrétion du Lettrisme
Catalogue raisonné de 174 films réalisés de 1963 à 2013
358 pages couleur et noir et blanc. Format 21 x 29,7 cm
5 exemplaires de tête numérotés et signés par l’auteur comportant une œuvre originale sous la forme d‘une photographie rehaussée de collages à la mine de plomb.
Publications Psi 219
Exemplaire ordinaire: 120 euros. Exemplaire de tête: 400 euros
Parution décembre 2019

Légende: extraite de "A côté du cinéma", film de Roland Sabatier, 1969. Avec Micheline Hachette et Roland Sabatier à proximité de l'église Saint Germain des prés.
En dehors de quelques films encore inscrits sur la pellicule, comme Le Songe d’une nudité (1968), Évoluons (encore un peu) dans le cinéma et la création (1972), Pour-Venise-Quoi ? (1994), ou encore Propriétés d’une approche (2008), la plupart des réalisations de Roland Sabatier renoncent aux supports filmiques traditionnels pour se présenter comme des films parfois sonores, souvent sans image et, plus fréquemment encore, comme des productions destinées, non plus à être projetées dans la pénombre, mais à être exposées en pleine lumière. A des titres divers, toutes sont représentatives de cette démarche purificatrice explorée jusque dans ses conséquences les plus extrêmes vers les limites au-delà desquelles un film ne ressemble plus à un film.
Rejoignant la modernité atteinte avant lui par la peinture, la poésie, la musique ou le roman, ce mode cinématographique finit par ne plus être qu’une réflexion sur le cinéma avant de s’achever dans la moquerie grossière de ce que ce dernier avait été. Comme dans un musée, « il se fait du simple déballage des éléments qui, autrefois, servaient à faire le cinéma ». Ainsi, dans le but de se jouer du cinéma, l’auteur « redevient l’enfant qui joue au cinéma et devient l’ancien cinéaste qui regarde nostalgiquement son passé et celui de son art ». 
Comme expressions de l’achèvement et de l’anéantissement du cinéma ciselant, hypergraphique, infinitésimal et supertemporel, ces œuvres s’imposent comme des entités autonomes. Comme telles, elles existent déjà dès l’instant où elles sont décrites et publiées. Leur matérialisation éventuelle, secondaire — possible ou non —, peut dès lors être entreprise de différentes manières selon le lieu et le contexte où elles seront portées à la connaissance du public: salle de cinéma, d’exposition, distribution dans la rue ou autres. Ces mises en œuvre potentielles n’apportant que des enrichissements secondaires, propres aux mécaniques ou cadres ponctuellement sélectionnés pour des circonstances données, sans altérer ni modifier la substance formelle intrinsèque des faits esthétiques.
Cette disposition justifiant la réalisation pour chacun de ces films d’un certain nombre de variantes ou de modifications qui ne sont que des adaptations possibles de leurs fondements premiers, seuls essentiels.
Dit autrement: Le cinéma de Roland Sabatier n’existe pas. Il n’est qu’une idée qui n’existe que dans les livres, des plans, ou des maquettes et, plus souvent encore, seulement dans la tête de ses spectateurs.
En vente à la librairie Lecointre Drouet / 9 rue de Tournon 75006 Paris
00 33 (0)1 43 26 02 92 / info@lecointredrouet.com
FB Anne-Catherine Caron