samedi, mars 11, 2006

● EXPOSITIONS

Le numéro 9 - 2007/2008 « TRACCE CAHIERS D’ART » consacre un article à l’exposition « COLLECTION LETTRISTE : INTIME ET ULTIME », organisée en 2007 dans le Piémont à la Villa Cernagliaro par Anne-Catherine Caron et Roland Sabatier. La revue, dirigée par Marianna Montaruli et Beniamino Vizzini, reproduit différentes œuvres présentes dans l’exposition, d’Isidore Isou, de Roland Sabatier, de Micheline Hachette, de Gérard-Philippe Broutin et Anne-Catherine Caron et , in extenso, les articles de Carlotta Cernigliaro, directrice de la Villa Cernigliaro, « Collection des signes » et de Roland Sabatier « Collection lettriste : intime et ultime ».
Cet exemplaire est disponible auprès de
« TRACCE CAHIERS D’ART »
Via Bellini 40
70037 Ruvo di Puglia (Bari) – Italie.
Tél. : 080 3601548 – Télécopie : 080 3601715
Courriel : mail.tracce@libero.it



p. 60, reproduction de "Dispersion de collection dans le cosmos", Anne-Catherine Caron, 2006,

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Ces deux oeuvres de Anne-Catherine Caron et de Roland Sabatier figuraient, en même temps que des réalisations de Broutin, Gillard, Isou, Lemaître, Poyet, Satié et Spacagna, dans l'exposition "Il Lettrismo a Verona", organisée par l'Archivio F. Conz, (commissaire : Broutin) à la Villa Fraccaroli de Vérone les 12 et 13 décembre 2007.
ANNE-CATHERINE CARON
INTERDIT DE CRACHER SUR ISOU, 2007
Dans la série Interdit de cracher, initiée en 1977 et prolongée en 2006 par Interdit de cracher sur la création (plus particulièrement lettriste),présentée la même année à la Biennale 3000 de Sao Paula (Brésil), cette oeuvre se développe aujourd’hui dans un nouveau volet : Interdit de cracher sur Isou.
Cet ensemble aux signifiés, explicites en eux-mêmes, que l’écriture utilitaire s’interdit à jamais de décrire plus avant, se substitue à l’œuvre en soi pour appeler de ses vœux l’invention possible d’un vaccin contre la rage destructrice des multi-ignorances également dénommée poly-agnoïa.
Si, parlant des femmes, Madame de Staël a pu déclarer que la gloire ne saurait être que le deuil d’un éclatant bonheur, les ignorances que cette œuvre met en scène jettent les êtres dans le pourrissement de petits cris, générant les grands crimes de la petite gloriole illusoire et immédiate, au lieu de les voir emprunter le grand combat pour l’éternité.
Anne-Catherine Caron, Paris, le 6 octobre 2007.
Interdit de cracher sur Isou a fait l’objet d’une édition de luxe, parue en décembre 2007 aux Publications Psi.
ROLAND SABATIER
LE SILENCE ÉTERNEL DE CES ESPACES INFINIS M’EFFRAIE
(Œuvre infinitésimale orthodromique)
Quelqu’un : l’auteur, par un effet de masque et en tant qu’il est absent et, en même temps, un autre qui lui donne corps, effectue, en marchant d’un pas régulier, indifférent à toute agitation qui se produit autour de lui, un incessant va-et-vient suivant une ligne correspondant au plus court chemin entre les lieux A et B. Aux points de retournement, chaque fois lorsqu’il passe, il distribue une hypergraphie aux spectateurs proches et énonce sans même se soucier de savoir s’il sera entendu — mais peut-être aussi à l’attention de ceux qui pourraient l’entendre — l’énigmatique phrase de Pascal : — « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie », jetant ainsi le trouble dans le cheminement orthodromique sur lequel il pose ses pas et sur lequel repose la caractéristique de l’œuvre infinitésimale qui renvoie à des silences et des espaces inconcevables, impossibles ou in-inimaginaires.

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Turin
Zero Gravità, Villa Cernigliaro per Arti e Culture
présente

COLLECTION LETTRISTE
INTIME ET ULTIME
Isidore Isou, Gabriel Pomerand, Maurice Lemaître, Roland Sabatier, Micheline Hachette, Alain Satié, Jean-Pierre Gillard, François Poyet, Gérard-Philippe Broutin, Woodie Roehmer, Anne-Catherine Caron, Virginie Caraven.
Curatori Roland Sabatier et Anne-Catherine Caron

Villa Cernigliaro Dimora storica
Exposition du 21/4 au 27/5/2007
I -13817 Sordevolo, Via Clemente Vercellone 4 Tel. 015.2562793
Ouverture : vendredi, samedi, dimanche de14h à 19h et sur rendez-vous.
Entrée gratuite
Vernissage Samedi 21 avril à 17 heures
Exposition réalisée avec le concours du
Regione Piemonte
Provincia di Biella
Città di Biella
Comune di Sordevolo
Fondazione Cassa di Risparmio di Biella
Centre Culturel Français du Turin
Aiap Associazione italiana progettisti per la comunicazione visiva
et Archivio F. Conz, Verona

Sous ce titre curieux de la Collection lettriste: intime et ultime, l¹Association Zero gravità, dirigée par Carlotta Cernigliaro, propose de réunir autour d¹Isidore Isou un ensemble original d¹oeuvres des artistes du groupe lettriste.
Ce mouvement a été créé en 1945 par le charismatique Isidore Isou qui, dans les arts plastiques, substituait aux figurations et aux abstractions l¹organisation de la totalité des signes de la communication. L¹Italie nous a de nombreuses fois permis de voir les travaux des artistes de cette école, notamment dans le cadre de la Biennale de Venise de 1993, dans Le Tribu dellarte, en 2001, à la Galleria d¹Arte Moderna de Rome, Sentieri interrotti à Bassano del Grappa en 2000, cette année, à Pavie, dans Dadada, Dadaismo del Contemporaneo Dadaismo del Contemporaneo, ou encore dans plusieurs manifestations organisées par l¹Archivio Francesco Conz.
Comme le note Achille Bonito Oliva en marge de l¹exposition de Pavie "c¹est de la fureur théorique et pratique d¹Isou que naîtront les mouvements d¹avant-garde les plus importants de l¹après-guerre : Cobra, l¹Internationale Situationniste, Fluxus et la Poésie visuelle".
Dans l¹exposition de Villa Cernigliaro, la notion de collection est prise au sens large de simple réunion d¹objets qui ont été choisis par les commissaires parmi les oeuvres des artistes de cette tendance non pour être présentés en eux-mêmes, mais pour être littéralement intégrés au décor et à l'aménagement de la superbe demeure historique qu'est la Villa Cernigliaro.
C¹est cette mise en scène qui confère à cette exposition sa caractéristique originale, singulière et novatrice.

Le magnifique catalogue édité à cette occasion produit, tel un véritable guide des étapes des grands voyages, des textes et des illustrations de nombreuses reproductions des différentes salles de la Villa dans lesquelles les ¦uvres sont insérées.

"Le Lettrisme peut légitimement se présenter comme un mouvement de résistance.
(...) Au coeur du Piémont, l¹idée de la "collection" est l'objet de cette rencontre.
Par là, il faut entendre la notion du cabinet d¹un amateur, dénommé Studio, Studiolo ou Gabinetto, qui, à l¹origine, constituait la caractéristique fondamentale du musée et dont l¹édification était due à l¹initiative éclairée du gentilhomme porteur d¹une connaissance intus et in cute des trésors que, dans leur propre cadre familier, il glorifiait. Par la suite et continûment, en marge des actions muséales et des grandes expositions qui se sont multipliées, cette pratique première, la plupart du temps confidentielle, s'est perpétué au nom du besoin de grands collectionneurs de s'entourer des oeuvres, souvent ignorées par la culture officielle, qu¹ils venaient de découvrir, et de vivre quotidiennement en leur présence.
L¹intime du tous-les-jours côtoie chez eux l'ultime de toujours. Les photographies des intérieurs de résidences ou de salons personnels de Durand-Ruel, Alfred Barnes, Gertrude Stein, d¹Aragon ou, plus près de nous, plus directement en relation avec les ¦uvres des lettristes, des Sackner à Miami, d¹Eric Fabre à Bruxelles, de Francesco Conz à Vérone - qui édite et propage ces réalisations d¹avant-garde - , ou des Morentz à Londres, pour ne citer que ceux-là, témoignent à des époques différentes de la permanence de la manifestation de tels enthousiasmes.
Le fait que la collection ici soit lettriste et qu'elle soit montrée aujourd'hui, démontre que, toujours, l¹avant-garde et la culture ne font qu'un, indépendamment des époques, des régimes et des goûts majoritaires.
C¹est donc dans cette optique et sur ce terrain que les deux entités réunies à Sordevolo se conjuguent au point de se mêler étroitement pour se présenter comme un organisme unique.
La Villa, en cette occasion, "héberge" ces nouveaux résistants qui sont là, comme d¹autres l¹étaient sans doute dans le passé, constitués en un petit groupe d¹artistes, aussi courageux que "dangereux", dont les multiples oeuvres qui les représentent en portant témoignage de la nature de leurs idées sont disséminés discrètement, incorporés, aux décors et mobiliers inamovibles des différentes salles de la Villa - sala dei poeti, sala da pranzo, les gallerie, sala giochi, sala da the, sala biliardo, etc. - avec lesquels ils ne font plus qu'un.
Mais là où par le passé la Villa Cernigliaro tenait lieu de "cache", destinée à dissimuler les acteurs de la démocratie à venir, aujourd¹hui, au contraire, elle exhibe les nouveaux venus, les artistes du groupe lettriste réunis autour d'Isidore Isou ­ Gabriel Pomerand, Maurice Lemaître, Roland Sabatier, Micheline Hachette, Alain Satié, Jean-Pierre Gillard, François Poyet, Gérard-Philippe Broutin, Woodie Roehmer, Anne-Catherine Caron, Virginie Caraven ­, auxquels, sous couvert de faire revivre l'essence même de la collection, elle sert d¹écrin".
Roland Sabatier, Paris, 2 février 2007

Commissaires de l'exposition: Anne-Catherine Caron, Carlotta Cernigliaro, Roland Sabatier
Direction Carlotta Cernigliaro
Organisation Buonsegno società cooperativa sociale
Gestion Pierluigi Perinotto
Ufficio Stampa Dina Pierallini
Pour informations
- Zero Gravità Carlotta Cernigliaro +39 3386130616 - 015-2562174
info@villacernigliaro.it www.villacernigliaro.it
- Art&Design Dina Pierallini +39 338 3895367
dina.pierallini@fastwebnet.it www.dinapierallini.com


GERARD-PHILIPPE BROUTIN
"Pas à pas, toujours plus haut" (2007).
Installation dans le grand escalier
de la Villa Cernigliaro.




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Vérone
Les Archives Francesco Conz en collaboration avec
L'Académie des Beaux Arts G.B. Cignaroli de Vérone présentent
PIANOFORTI LETTRISTI
Broutin, Anne-Catherine Caron, Jean-Pierre Gillard, Isidore Isou (hommage), Maurice Lemaitre, François Poyet, Roland Sabatier, Alain Satié & Jacques Spacagna

Les 13 et 23 avril 2007

Commissaires de l’exposition : Francesco Conz et Broutin
Académie des Beaux Arts G.B. Cignaroli de Vérone
Via Montanari, 5 – 37122 Verona – tel. 0458000082

En prologue à la manifestation, Bruno Bandini et Broutin animeront une Conférence Débat consacrée aux créations du Lettrisme le vendredi 13 avril.
Le lundi 23 avril, les artistes participants - Broutin, Anne-Catherine Caron, Jean-Pierre Gillard, François Poyet, Roland Sabatier, Alain Satié - réaliseront une série de pianos d'artiste en collaboration avec les professeurs et les élèves de l'Académie des Beaux Art G.B.Cignaroli. A cette occasion ils réaliseront également un piano demi-queue en hommage à Isidore Isou, fondateur du mouvement lettiste.
Les pianos créés par Jacques Spacagna en 1989 et par Maurice Lemaitre en 2007 pour l’Archivio F. Conz seront également présentés dans les salles de l’Académie.
En complément à la réalisation des pianos d’artistes, les critiques Mirella Bandini, Sandro Ricaldone et Carlo Romano présenteront les livres Per una storia del Lettrismo, TraccEdizioni, 2003 et Lettrismo e Situazionismo, Edizioni Peccolo, 2006.
La manifestation se concluera par un concert de poésie et de musique lettriste avec au programme des oeuvres poétiques et musicales de Broutin, François Poyet, Jean-Pierre Gillard et Alain Satié.
Le mouvement lettriste est actif depuis de nombreuses années en Italie, depuis les premières manifestations organisées au Centre de Recherche Esthétique de Turin en 1964 et à la Galerie Manzoni de Milan en 1974, et plus près de nous, successivement dans le cadre de la Biennale de Venise en 1993 (Pasaggio ad oriente), à Bassano del Grappa en 2000 (Sentieri interrotti), à la Galerie d'Art Moderne de Rome en 2001 (Nella tribù del Arte), et enfin au Castello Visconteo de Pavie en 2006 (Dadada, Dada e Dadaismi del contemporaneo).
Comme le remarque Achille Bonito Oliva à propos de l'exposition de Pavie "de la fureur théorique et pratique d'Isou naitront tous les plus importants mouvements d'avant-garde de l'après guerre: Cobra, l'Internationale Situationnisme, Fluxus et la Poesia visiva.”
Dans le catalogue de la Manifestation Pianoforti Lettristi (à paraitre), Roland Sabatier écrit: “Les conceptions de ce mouvement, né en 1945 à l’initiative d’Isidore Isou, s’appuient sur La Créatique ou la Novatique par l’emploi de laquelle il a pénétré progressivement la plupart des territoires de la Culture - l’économie, la psychologie, l’ensemble des arts, etc. -, dotant progressivement chacun de définitions et de prolongements neufs qu’exploreront, à la suite de leur promoteur, différents créateurs dans le cadre d’une œuvre personnelle.
Dans les seuls arts plastiques - envisagés comme le foyer fondamental des formes de l’ensemble des arts visuel -, la part du Lettrisme va se constituer, dès 1945, à partir de la peinture lettriste, fondée sur la lettre latine, pour embrasser, dès 1950, avec l’hypergraphie, l’ensemble des signes concrets de la communication, puis, en 1956, avec l’art infinitésimal ou l’esthapéïrisme, l’intégralité des réalités virtuelles et imaginaires. Cet élargissement du champ esthétique visuel atteindra son apogée, en 1992, avec l’excoordisme ou le téïsynisme, qui marque l’exploration illimitée des valeurs coordonnées et étendues de la totalité des éléments à la fois immenses et minuscules.”

Informations : Archivio F. Conz
Vicolo Quadrelli 7 – 37129 Verona
Tel. 045595530
www. archiviofconz@tiscali.it
Accademia di Belle Arti G.B. Cignaroli
Via Montanari, 5 – 37122 Verona
Tel. 0458000082
www.info@accademiacignaroli.it

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Traduction française du texte de l’invitation.
ANNE- CATHERINE CARON
PROSES VOILEES SUR MATISSE
10 pièces (2006)

Depuis la venue de l’hypergraphie, l’univers des signes s’est imposé comme le fondement commun de l’ensemble des arts visuels. Dès lors, peinture, roman, cinéma, théâtre ne se différencient plus que par les cadres, les supports et les outillages spécifiques de ces arts.
Ici, choix de la prose dont les dix pages non liées s’appréhendent au cours d’un accrochage horizontal qui expose à notre vue une configuration particulière, inédite, de la narration.
Chevauchant des aplats aux formes géométrisées dont les couleurs primaires sont autant de références à Matisse, les œuvres de cette série nous offrent des monosignes carrésiques que complètent – expliquent en fait – ici ou là des notations alphabétiques qui semblent valoir pour titre des segments. Ce matériel est tantôt élargi ou réduit au rythme d’une préoccupation excoordiste qu’indiquent des précisions de direction et de discontinuité.
Un voile aux brillances variables vient en chacune entourer ces contenus comme pour accuser leur profondeur tout en les rendant impalpables, sans jamais pourtant les occulter. Il nous désigne le « quelque chose », comme celui de Parrhasios, au-delà duquel l’amateur demande-à-voir, même s’il sait que ces Proses voilées sur Matisse n’ont de sens profond et juste qu’à tenir compte de Roman à Equarrir que l’auteur nous proposait en 1978.
Roland Sabatier, décembre 2006
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ROLAND SABATIER
« Œuvres de pédagogie esthétique », 1988 – 1999.
Site Expérimental de Pratiques Artistiques (S.E.P.A.)
47, canal Saint Martin – 35700 RENNES

Ci-dessus: Roland Sabatier au cours de sa conférence "Positions du Lettrisme devant l'art contemporain" dans l'auditorium de l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes.
Ci-dessous: Vue partielle de l'exposition: "L'évolution des éléments de la communication envisagée dans l'écriture utilitaire, puis dans les arts visuels, à travers leurs mécaniques respectives, la méca-esthétique intégrale et le cadre super-temporel", (détail), 1999. Techniques mixtes sur toile, 210 x 500 cm.




Exposition du 9 novembre au 22 décembre 2006. Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h et sur RDV.
Vernissage mercredi 8 novembre à partir de 18 h.
"Les Positions du Lettrisme devant l'art contemporain", conférence de Roland Sabatier dans l'auditorium de l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes le jeudi 9 novembre à 17 h.

« Ce qui pourrait le mieux caractériser ces œuvres [de pédagogie esthétique] , c’est qu’elles représentent plusieurs manières de cours sur l’Art. Des cours donnés, hors des voies habituelles, par les œuvres elles-mêmes, et cela en tous lieux où elles sont montrées . Chacune « parle », en incluant dans ce qu’elle est, à savoir un dépassement précis dans une évolution déterminée, des tentatives d’explications de ce dépassement. Souvent, elles se jouent du passage d’un art à un autre pour aboutir, dans l’art infinitésimal, à l’établissement de correspondances avec les différentes configurations formelles passées. Ainsi, dans Réinterprétation infinitésimale d’une œuvre expressionniste, à partir d’un arrangement d’éclairage intense, il propose la possibilité de l’existence d’une œuvre in-imaginaire déformée, monstrueuse et fantastique, caractéristique de l’exploration « expressionniste » de cet art. Ailleurs, il occulte une de ses réalisations de multi-écritures par une projection de confettis colorés qui suggèrent le dépassement de cet art par un défilement vertigineux de représentations brèves pour construire un super-ensemble mental d’une densité extraordinaire, inconnue à ce jour. Dans Démonstration sur l’hypergraphie, il juxtapose des pages d’écritures alphabétiques à plusieurs de ses croquis « à vue », de nus ou de plâtres antiques, qu’il avait exécutés en 1958-1959 aux Beaux-Arts de Toulouse, pour établir un complexe de bi-écriture qui, échappant aux spécificités propres, à la fois, des dessins figuratifs et de la simple transcription, s’affirme comme ressortissant de l’univers de l’art des signes. Abordant dans un autre cas le cinéma, il explique la nécessité pour cet art de s’accorder à l’évolution moderne des autres cadres formels et, comme exemple de ces « aberrations » que l’art filmique exige, il édifie un déroutant Film de bouts de ficelles. »
Extrait de « ENSEIGNEMENT DE ROLAND SABATIER » texte inédit de Mirella Bandini publié dans la revue Semaine / Revue hebdomadaire pour l'art contemporain, n°109, novembre 2006, consacrée à l'exposition (en vente au S.E.P.A., à la librairie Le Chercheur d'Art, 1, rue Hoche- Rennes et sur le site www.analogues.fr).














Réalisation de "la plastique parlante" à l'occasion du vernissage de l'exposition.
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ANNE-CATHERINE CARON
"PASSAGE SUR CERTAINS NOMS PRIS PARMI LES MEILLEURS"
OEUVRE PRESENTEE PAR "LES ENFANTS DE LA CREATIQUE ET DU LETTRISME" ET REALISEE PAR L'AUTEUR DANS LE CADRE DE "LE TAS D'ESPRITS" ORGANISEE PAR BEN DU 21 AU 23 SEPTEMBRE 2006 -
LE 21 SEPTEMBRE DE 18H A 23 HEURES RUE VISCONTI A L'ANGLE DE LA RUE DE SEINE - 75006 PARIS











LIEN SUR EXPOSITION DADADA (1916-2006) organisée par Achilo Bonito Oliva (Présence de Maurice Lemaître et de Roland Sabatier


GÉRARD-PHILIPPE BROUTIN expose aussi "Le Désir retrouvé", à Milan, chez Spaziotemporaneo, durant le mois de septembre 2006.















ISOU, BROUTIN, CARAVEN, CARON ET SABATIER AU FOIX DU CORPS POUR L'EXPOSITION
"CHAMP ET CONTRECHAMP DE L'EXTERNITE" CONSACRÉEE AU SOULEVEMENT DE LA JEUNESSE





















JSC MODERNART GALLERY
15, rue des Beaux-Arts
75006 PARIS
ROLAND SABATIER
NOUVELLE REFERENCE A EDGAR ALLAN POE
(La (petite) hypergraphie volée)
2005
Une toute petite hypergraphie perdue au milieu d’une aire d’herbes et de fleurs des champs.
A l’image de La Lettre volée, d’Edgar Allan Poe, on peut se demander qui va la voir ? Qui va dire qu’elle est là ? Qui dira qu ‘elle n’y est pas ? A ne pas l’avoir vue certains en déduiront qu’elle a été volée.
Pourtant, elle est bien visible, parmi d’autres œuvres de la JSC Modern Gallery, du 4 au 22 avril 2006.

ROLAND SABATIER:" ROSA ET LUXEMBURG" AU SALON DU LIVRE 2006

(cliquer sur l'invitation pour l'agrandir)

UN NOUVEAU TEMPLE DU CINEMA POUR « ROSA ET LUXEMBURG » DE ROLAND SABATIER
Paris, le 16 mars 2006 à 20h30.
C’est le jour de l’inauguration du Salon du livre. Je me déplace actuellement du stand des Editions Gallimard à celui des Editions H.C. où le « Traité de Bave et d’éternité » d’Isidore Isou a été récemment réédité.
Je suis à la recherche d’une singulière salle de projection figurée par les allées mêmes du Palais de Expositions de la porte de Versailles où je ne devrais pas tarder à rencontrer Roland Sabatier.
Après m’être penché sur de nombreux volumes illustrés s’interrogant sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’art contemporain » et, malgré mes recherches, je ne vois rien qui ressemblerait à un film imaginaire exigeant la présence de l’auteur.
Pourtant, je sais qu’il me faut le rencontrer pour que le film commence…
Tout à coup, je reconnais sa silhouette au milieu d’une foule de jeunes gens appartenant aux diverses ethnies de ce monde et je compose en un instant tous les nouveaux plans de son film « Rosa et Luxemburg » qui défilent devant moi, presque involontairement…Le pouvoir évocateur du thème est considérable ! C’est génial ! Ca, c’est du vrai cinéma moderne!
« Rosa et Luxemburg » est un film étrange et révolutionnaire à la fois !
Dans un élan immédiat et irréfrénable qui ne dépend pour ainsi dire plus de moi, mes pas me dirigent vers le réalisateur. Il faut impérativement qu’il me fasse comprendre l’histoire complète du « Capital de lancement » pour que je puisse à mon tour le répercuter !
Au moment où je vous parle, des haut-parleurs annoncent qu’un débat va être organisé sur ce sujet passionnant pour permettre finalement à la jeunesse et à la masse des externes de trouver leur juste place dans cette société.
Paolo Carosio

ISIDORE ISOU
Una scelta di opere 1960 - 1989
Mars 2006
GALLERIA PECCOLO - LIVOURNE - ITALIE

ISIDORE ISOU
Exposition "Du Lettrisme à la Créatique"
29 mars - 29 avril 2006
Galerie d'Art Contemporain - Hôtel de Ville, Besançon.













EXPOSITION FRANCOIS POYET (Clefs pour des hypergrafies) ET CHRISTOPHE MARTIN
À PARTIR DU 26 AVRIL 2006, MATTERSBURG, ALLEMAGNE



GALLERIA DELLE DONNE
via Fabro 5 - Torino

Anne-Catherine Caron

ROMANZO DI UNA LETTRISTA
mostra / incontro
Attraverso le creazioni e le parole dell'artista,
un itinerario tra superscrittura e vita quotidiana

a cura di Edda Melon

inaugurazione venerdì 3 febbraio 2006 ore 21.30

dal 3 febbraio
al 3 marzo 2006
(su appuntamento : 011 43 42 600)

ROMAN D’UN VERNISSAGE A LA GALLERIA DELLE DONNE DE TURIN
Paolo Carosio – Comment s’est passé le vernissage ? C’est toujours aussi animé avec les lettristes ?
Anne-Catherine Caron – Absolument ! Il y avait beaucoup de monde, des femmes uniquement.
PC. – Ce n’est pas banal!
ACC. – Non ! Le jour du vernissage, comme me l’avait précisé Edda Melon, une universitaire spécialiste de littérature des expressions féminines et expérimentales, et qui est à l’origine de cette exposition, le lieu se présentait comme une petite agora, un parterre ou un carré au féminin, un gynécée, si vous voulez. Les autres jours, tout le monde peut librement venir visiter l’exposition.
PC. – Qui était là, alors, à cette rencontre-vernissage ?
ACC. – Il y avait mon amie Mirella Bandini, défenseur du Lettrisme qui m’a consacré une monographie (« Anne-Catherine Caron ou la traversée de l’infini des carrées »), publiée en 2003 aux Editions du Créatisme et du Lettrisme. J’ai été très touchée par sa présence ainsi que par celle de Carla Bertola, artiste et animatrice d’une revue de poésie visuelle, d’Anna Battaglia et de Melita Cataldi, toutes deux professeurs à l’Université de Turin, sans parler de toutes les autres femmes, des cinéastes, des peintres et des romancières qui ont manifesté un intérêt attentif à mon travail. Ces rencontres avec des lecteurs sont salutaires et indispensables pour avancer… A chaque fois que de telles occasions se présentent, je comprends toujours mieux la formule de Duchamp : « C’est le regardeur qui fait le tableau »…
PC. – Justement, que donnez-vous à regarder ?
ACC – J’expose un morceau choisi de quinze pages de mon roman intitulé « Romanzo di una Lettrista » qui en comporte déjà une centaine et fait partie d’un ensemble plus vaste que je suis actuellement en train de réaliser et qui s’appelle « Les Années lettristes ». Chaque partie, organisée en différentes séries, montre des morceaux de ma vie déclinée, sous de multiples formes narratives, à partir mon unique signe carrésique.
PC. – Moi qui ai eu l’occasion de lire votre « Roman à Equarrir », je connais votre passion pour ces petits « riens » jetés sur de simples feuilles d’écolier…
ACC. – Nous allons y venir… Milli, la directrice de la galerie a personnellement filmé l’ensemble de la rencontre qui rendra compte de mon débat avec la « curatrice », Edda Melon. Cette dernière avait préparé une série de questions fort judicieuses sur mon travail et sur le Lettrisme. Et justement, on m’a demandé de parler de mes carrés…de ce continu, de cette répétition qui n’en finit pas… que j’ étale à l’infini, de cette mise en abîme que je ne cesse de mettre en scène…
PC. – Si je comprends bien ce Romanzo renvoie à un discours autobiographique ?
ACC. – Oui, c’est la vie dans l’art, en quelque sorte…enfin la vie comme simple sujet, j’entends… Je ne recherche pas l’exactitude dans ce que je raconte… mais, une forme d’harmonie, peut-être, des suites carrésiques plaisantes à décrypter.
PC. – Vous avez naturellement parlé de l’hypergraphie ?
ACC. – Oui, des milliards de signes composant cette esthétique si riche, et également de l’intégralité des éléments de la communication visuelle que je réduis en quelque sorte au carré !
PC. – Quelles ont été les réactions ? Ce n’est tout de même pas commun de proposer des romans de ce genre sur les murs… Aujourd’hui !
ACC. – J’ai été impressionnée par deux interventions d’artistes qui ont insisté sur ce continuum éternel, cette répétition qui va même jusqu’à englober l’irrégularité. J’approfondirai cela lors de la publication future du débat qui a été très animé et a ouvert à beaucoup de questionnements…
PC. – Edda Melon a dû vous demander de parler de l’exposition « Au-delà de la féminitude » que vous aviez organisée au Musée d’Art Contemporain d’Albisola…
ACC. – Oui naturellement… J’ai dit un mot à ce sujet-là, vous comprenez, les femmes que j’admire sont des externes, elles se situent en dehors du système, si vous voulez, c’est-à-dire qu’il s’agit de sujets dont les potentialités sont liées à leur absence d’attachement aux fonctions qu’elles occupent dans la société. J’ai d’ailleurs tenu à rendre hommage à Micheline Hachette et à Woodie Roehmer que j’aime pour la constance de leur lutte pour la propagation, au travers de leurs œuvres et de leurs actions, d’une école inédite. On a également parlé de l’Art Corporel au sujet d’une question sur le rapport de l’artiste et de l’art, de poésie lettriste… de cinéma, enfin de tout… Le sujet est vaste, comme les domaines dévoilés par le Lettrisme.
Turin, le 4 février 2006.















Edda Melon, Anne-Catherine Caron et Mirella Bandini lors du vernissage de l'exposition. (Photo Anna Battagliagttt>